Reconnaître les cris et crottes d’ours – ça peut vous sauver la vie!

Hha, Hha, Hha !! Des cris déchirants me sortent du sommeil profond d’une bonne nuit sous la tente. Ce week-end, je campe sous les pins odorants, dans la tranquillité (maintenant brisée!), du Kananaskis.

Hha, Hha, Hha !! Un homme en détresse? Non, le son se déplace trop vite. Un chien qui s’étouffe sur un os? Peut-être. Mais aurait-il tant d’énergie pour courir si vite et crier si longtemps ?

Les cris s’éloignent rapidement le long de la route et il est trop tard pour intervenir. De toutes façon, comment aurais-je pu aider? Partagée entre la culpabilité de ne pas avoir réagi plus vite et la perplexité quant à ce que j’aurais pu faire, je continue d’écouter, espérant que quelqu’un d’autre sauvera la créature mystérieuse, mettant fin à sa détresse et à mes sentiments de culpabilité.

Les klaxons de voitures qui se déchaînent dans plusieurs campements ajoutent à ma perplexité, car c’est généralement pour chasser les ours qu’on klaxonne et cela n’a pas de sens dans les circonstances actuelles.

Je sors de la tente, armée de mon vaporisateur de gaz poivré, juste au cas où… Un timing parfait, puisqu’un agent de la conservation du parc vient de se garer sur mon site. Il me montre du doigt … un beau tas de crottes d’ours à quelques pas de ma voiture.

 «C’est maman ours, dit-il. Elle est venue voir si les baies sont mûres et a laissé les deux petits derrière. Elle vient souvent ces jours-ci et les laisse quelque part en route et ils n’aiment pas ça. C’est elle qu’ils appelaient. Tout va bien maintenant, ils sont tous réunis au terrain de camping voisin, celui qui est fermé en ce moment à cause de leur présence » .

Ouf! Un peu secouée à l’idée que maman ours ait choisi mon campement pour laisser sa carte de visite, si près de ma voiture et de ma tente, je prépare le réchaud pour un café réconfortant.

Hha Hha Hha !!! Jamais je n’aurais deviné que c’est ainsi que les oursons appellent leurs mamans. Du coup je me suis intéressée aux appels d’ours. Voici quelque chose qui ressemble à ce que j’ai entendu, ourson noir en détresse, mais le son était un peu plus bas et plus dur, peut-être qu’il s’agissait de grizzlis ou d’oursons un peu plus âgés? Vous pourrez entendre d’autres sons sur le site du North American Bear Centre.

Les crottes étaient tubulaires, nourries de végétation de début de saison. Vers la fin de l’été, lorsque les ours se gorgent de baies, leurs crottes prennent la forme de tas mous dans lesquels les baies sont nombreuses et très visibles.